Circonscription de Franche-Comté. H. Gaillard de Sémainville, Directeur

Doubs

Besançon (Vesontio, Bisontii). — Les travaux d'aménagement intérieur de la salle des fêtes du Kursaal, Place Granvelle, en 1981, ont donné l'occasion d'effectuer quelques observations. L'intervention s'est limitée à l'examen des vestiges gallo-romains mis au jour par les terrassements, ces derniers étant restés assez superficiels. Elle a été menée par MM. M. Petitjean, J.-P. Urlacher et J.-L. Odouze. Plusieurs murs ont été repérés, les deux principaux parallèles, formant une sorte de couloir paraissant pourvu de fenêtres à intervalles réguliers. A l'occasion d'un remaniement de l'édifice, ces ouvertures avaient été murées. Il est difficile de déterminer à quel type de construction, publique ou privée, l'on a affaire. Ce qui est certain, c'est qu'une riche décoration a existé, au moins à l'origine, si l'on en juge par les débris de marbres, de mosaïques et d'enduits peints découverts, et que l'édifice a été doté d'hypocauste.

Un matériel assez abondant a été recueilli. Hormis de nombreuses coquilles d'huîtres, il s'agit essentiellement de céramique : sigillée provenant surtout de Lezoux, fragments d'amphores (l'un portant la marque PHILO), céramique commune variée. Une bonne partie de ce matériel paraît d'époque flavienne et antonine.

Burgille. — Parmi les nombreuses découvertes effectuées par M. G. Chouquer à l'occasion de prospections aériennes, on peut citer la villa gallo-romaine des Champa d'Ougney.

Il s'agit du plus vaste édifice de cette nature repéré à ce jour en Franche-Comté (plus de 250 m de longueur). Elle est d'un type bien connu dans le n. de la France, avec son plan rectangulaire et ses deux cours principales (fig. 1). On remarquera la forme en H des bâtiments constituant la pars urbana ainsi que la présence d'une grande clôture entourant l'ensemble et d'un petit bâtiment isolé au s.-o.

Des fouilles de contrôle sont menées sur ce site depuis 1978 sous la direction de Mme N. Bonvalot. Elles ont porté tout particulièrement sur une structure énigmatique en forme de grille qui apparaissait dans la partie o. de la villa (point A du plan). Il s'est avéré qu'il s'agissait d'un système d'hypocauste à canaux disposés selon un plan en arêtes de poisson. Ce dispositif aurait fonctionné aux ine et ive s. et succédé à une installation de type classique (à pilettes et tubulures murales) datée des Ier et ne s. Les raisons pour lesquelles le mode de chauffage de cette salle a été modifié nous échappent (économies de combustible? changement d'utilisation de cette pièce?). Une salle voisine est munie de ce qui paraît être un vide sanitaire : cinq murs parallèles devaient supporter un plancher par l'intermédiaire de grands madriers dont l'emplacement sur ces murs était ménagé sous la forme d'encoches encore visibles. Plusieurs canalisations traversent ces murs par des passages voûtés (fig. 2). Cette salle assez vaste (7x8 m) présente également de multiples traces de remaniements.

Quelques sondages ont été menés en d'autres points de l'édifice, en particulier dans la pars

Gallia, 40, 1982